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Une PASSION
Commentaires de Gilles Alfera
La loi des hommes ne peut assumer le dessein divin puisque la détermination des soldats est incapable de se saisir de Jésus, que César et Hérode ne trouvent aucun motif pour le condamner, et que les grands prêtres ne peuvent exécuter le Christ puisque la nation est sous tutelle étrangère. Ainsi, les autorités légales et cléricales sont incapables, selon leurs lois, de livrer à la mort le Verbe de Dieu. C'est en fait le peuple, c'est à dire personne et certainement pas une autorité établie, qui faisant écho à la prophétie initiale de Caïphe - " Il vaut mieux qu'un seul homme meurt pour le peuple..." réclame d'une même voix la mise à mort salvatrice :
" Que son sang soit sur nous et sur nos enfants !"
Merveilleuse intuition que celle du peuple hébreu devant l'impuissance des autorités à accomplir le mystère divin, et qui aspire pour lui-même, pour nous-même, et pour les temps à venir à la bénédiction de la Résurrection. Notre conscience ordinaire ne connaît et reconnaît que le pouvoir des "César" car ce pouvoir est celui de la raison naturelle des choses ; ainsi, selon notre raison, doit-on dire avec les grands prêtres que nous n'avons effectivement pas d'autre roi que César..

Cependant, accomplissant parfaitement sa fonction impériale sur le monde connu d'alors, c'est ce même " César-Pilate " qui va affirmer que le Christ est Roi : " Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit " et ceci dans les trois langues en usage afin que nul ne puisse l'ignorer. Par ces trois langues, c'est au monde entier que s'adresse cette proclamation, anticipation prophétique du destin du Christianisme et il faudra attendre quelques heures au pied de la Croix pour que ce même pouvoir impérial, en la personne du Centurion, affirme non plus seulement la Royauté Universelle du Christ, mais, bien plus encore la Divinité du Crucifié :" Vraiment celui-ci était le Fils de Dieu "Ainsi, dès le calvaire, la révélation Chrétienne est reconnue par les «nations" païennes, c'est-à-dire étrangères à la tradition Juive. César-Pilate, qui n'a de pouvoir que par une autorité supérieure à la sienne (Jn 19-8), peut dire, dès le calvaire, que la révélation Chrétienne transgressera les limites de l'ancienne loi pour s'adresser à tous les hommes dans l'intimité de leur culture et de leur croyance. Le dénuement du Crucifié a fait échapper le Christianisme aux limitations de la tradition de Moïse


Pilate dit à Jésus : « D'où es-tu ?» Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. Pilate dit donc : « Tu ne parles pas ? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher et que j'ai pouvoir de te crucifier ?» Jésus répondit :« Tu n'aurais aucun pouvoir contre moi s'il ne t?avait été donné d'en haut. Pour cette raison, celui qui m'a livré à toi a un plus grand péché
Dès lors Pilate cherchait à le relâcher, mais les Juifs crièrent, disant : « Si tu relâches cet homme, tu n
'es pas ami de César. Quiconque se fait roi s'oppose à César.» Pilate, ayant entendu ces paroles, mena Jésus dehors et l'assit sur le tribunal au lieu dit le Dallage, en hébreu Gabbatha. C'était la préparation de la Pâque, c'était environ Midi, la sixième heure, et il dit aux Juifs : « Voici votre roi.» Ceux-là crièrent : « A mort, à mort !» Pilate leur dit : « Crucifierai-je votre roi ?» Les grands prêtres répondirent :
« Nous n
'avons pas de roi, sinon César.»
Alors il le leur livra pour qu
'il fût crucifié. Pilate, ayant pris de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, en disant : « Je suis innocent de ce sang, à vous de voir » et tout le peuple dit :

« Que son sang soit sur nous et sur nos enfants! »

Ils prirent donc Jésus ; chargé lui-même de sa croix, il sortit vers le lieu dit du Crâne, ce qui se dit en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent et avec lui deux autres, l
'un ici, et l'autre là, et au milieu, Jésus. Pilate écrivit aussi une pancarte et la mit sur la croix ; il y était écrit : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs.» Et c'était écrit, en hébreu, en latin, en grec. Les grands prêtres des Juifs disaient à Pilate : « N'écris pas : le roi des Juifs.» mais que celui-là a dit : « Je suis le roi des Juifs.» Pilate répondit :
« Ce que j
'ai écrit, je l'ai écrit.»