TEXTES & critiques
CRITIQUES

2021 Novembre - Bastille Design Center - « Passerelle de l’art »
1er - 21 Juin - Espace ANDRÉE CHEDID - Issy-les-Moulineaux
"Écrire l'Idée" en poésie, symboles et typographie.
2020 5-6 Octobre - Journées de l'Estampe (stand 200) - Paris
2019 Juin 2019 - Marché de la Poésie (stand 222) et Journées de l'Estampe (stand 200)
9 octobre -10 décembre- Cathédrale de Créteil (94) 9ème Rencontre
2018 Août-Octobre - Abbatiale et cloître de BOSCODON (expo personnelle)
2-13 octobre - Société de Saint Jean - PARIS
11-21 octobre -salon d'Art Sacré- Saint-Germain l'Auxerrois - PARIS
9-11 novembre -Biennale d'Art Sacré -REIMS
2017 8-9 avril -ART EINDHOVEN - stand 111. EINDHOVEN (NL)
12 juin JOURNÉE de l'ESTAMPE Paris
4 octobre -13 décembre
- Cathédrale de Créteil (94) 8ème Rencontres "EXODE"
2016 MARCHÉ de la POÉSIE et JOURNÉE de l'ESTAMPE 8-13 juin
REIMS 18-20 Novembre :
"ART SACRÉ ACTUEL"
SAINTES 10 - 23 décembre "SALON DU PETIT FORMAT"
2015 "TRACES" 6ème Salon des Arts de Sèvres / 30 janvier - 8 février 2015
2014 PARIS 28-30 Novembre - SALON PAGE (s) - Livres d'Artiste et bibliophilie contemporaine
PARIS Octobre - SALON D'AUTOMNE
PARIS 17 février - 2 mars: Galerie ARTES "DU PAYSAGE À L’ESPACE SYMBOLIQUE"
2013 "B.A.S.A" 9ème Biennale d'Art Sacré Actuel
Septembre-Décembre 2013 Lyon
2012 "OBÉIR à GAVRINIS"
Livre d'artiste constitué d'un ensemble de 18 eaux-forte polychromes et d'un long poème d'Antoine de Vial.
Préfacé par Charles-Tanguy Le Roux (ancien Conservateur Général du Patrimoine)
avec une postface de Denis Vialou (Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle).

Présentation des 18 gravures de Gavrinis et du livre d’artiste "Obéir à Gavrinis" à Port Navalo, 8-21 juillet
Salon des HIVERNALES novembre 2012 (Paris Montreuil)
2011 "ENTRE CIEL ET TERRE"
Chapelle Saint Cyprien à ANSE (69) , 10 septembre - 9 octobre
«FORMES CELESTES ET IMAGES DE CE MONDE»
ÉGLISE NOTRE DAME D'ESPERANCE 47, rue de la Roquette 75011 PARIS. 2-12 décembre
2010 SYMBOLES & ART SACRÉ , Agence nationale pour les arts sacrés,
Cathédrale d'ÉVRY (91000): 13 mars- 11 avril
Accompagnée d'un propos d'Antoine de Vial sur une oeuvre exposée

FLEURIR C'EST ABOUTIR
(Emily Dickinson)

Chaque saison, chaque peintre porte l'espoir d'un jour parfait ou d'un tableau abouti dans sa simplicité. Je contemple une toile carrée, d'un format modeste, baptisée par son auteur : « l'arche » (2008).
Alfera y rejoint ici des archétypes et, si cette oeuvre s'avère « aboutie », c'est qu'elle a intégré visions et symboles dans l'exercice et l'ascèse de son métier de peintre. Ce dernier aura suivi d'instinct le précepte d’Héraclite : « L'harmonie cachée vaut mieux que celle qui se voit » : un univers, ses emblèmes, une foi, une sensibilité aux chemins d'un Guénon, s'agrègent à une expérience humaine pour se retrouver ici enfouis et soumis à la nécessité de sa peinture.
Gilles Alfera n'a pas oublié ses clés de lecture, mais il a su les intégrer en avançant sur cette route que nous traçons à notre insu et que nous nommons maturité : n'est–elle pas donnée comme une plénitude, un moment de magie?
Je déchiffre – ici – le tracé d'un visage : celui de l'homme–Dieu en train de mourir tel qu 'il aurait pu se percevoir lui–même, à travers des strates de souffrance traversées, le résumé d'une vie comme posée sur des arches et qui déclinent des tonalités rouges. Il esquisse un sourire qui adoucit l'effroi de ses yeux énormes : l’œil rond du créateur des mondes ( le cosmos, la planète bleue et celui, carré, semblable aux sanctuaires bâtis en l'honneur des divinités de cette terre).
Ce visage effaré exprime « la suave enfance » qui « remonte », ainsi que l’écrit Bernanos, « des profondeurs de toute agonie » dont le signe, tient dans le rayon vertical formé de tons sourds : une lumière délivrée de sa propre gloire et suggérant la route, la présence, la source.
L'auteur n'a sans doute pas « voulu » cette lecture. L'arche n'exprime–t–elle pas l'achèvement d'une existence, d'une vie qui se termine en délimitant ses phases et ses courbures ? N'est–ce pas ici le moment pour le Fils de l’Homme du « tout est accompli » ? Une paix déjà céleste accompagne celui qui va quitter son corps pour se retrouver « Dieu né de Dieu » comme l'écrit le St Jean du prologue.
C'est le moment pour l’Esprit de paraître, mais sans éblouir – comme une présence – dans l'angle que forment les deux rayons verts. Celui–ci n'avait–il pas, jadis, couvert de son ombre Marie dont le monogramme est ici suggéré pour être aussitôt caché... au cœur même de la composition?
Voilà une arche dont l'auteur lui–même ne savait pas jusqu'où elle le conduirait, mais un artiste ne demeure pas le maître de l'interprétation de son travail : lorsqu'il obéit à sa logique, celui–ci parvient même dépasser ses intentions.
Ceux qui reçoivent son ouvrage y découvrent parfois un angle, voir un sens auquel le peintre n'avait pas songé de prime abord: n'est–ce pas pour ce–dernier un signe d'importance... lorsque sa propre lecture cesse d'être univoque?



2009
LYON, Université Jean-Moulin (lyon 3) et Chapelle des Assomptionnistes de VALPRÉ - Novembre

Après une visite à l'atelier :
Gilles,
Tes couleurs me plaisent
M’attirent vraiment, j’aimerais les avoir souvent sous les yeux.
Mais c’est vrai aussi que tu les ordonnance dans des promiscuités audacieuses,
Que je n’aurais pas imaginé et ça fait du bien de les voir côte à côte
Inlassablement
Tu réalise la liberté qu’on allait stupidement chercher dans la conquête de territoires nouveaux,
tu anéantis les épopées colonialistes, tu développe une révolution immobile
Tu signifies le bonheur de vivre : tu nous livre à domicile nos ambitions les plus folles
Rufus
Septembre 2009


2008
crypte de La Madeleine - mars/avril - PARIS
préfacée par Antoine de Vial

Préface à l'exposition de La Madeleine - Paris 2008

Gilles Alfera, c'est, pour moi, la vibration de couleurs dans un dessin, dans une rigueur. Sensualité et ascétisme se mêlent dans un pari : celui de la rencontre entre le monde de la présence et celui de l'absence.
La peinture de G.A. ne suggère pas, elle affirme l'esprit comme ses choix de couleurs révèlent la lumière dans une tentative de s'abolir en elle.
Il y a dans ce peintre une douceur de ton - pleine de violence et parfois de colère.
J'aime cette héraldique de la transcendance dans sa recherche de simplicité qui tente dans sa logique d'intérioriser et parfois d'aller plus loin que les symboles... Je pense que l'arrivée de G.A. dans les contraintes des techniques du vitrail le pousseront dans une logique du dépassement. Il vient un âge où nous sommes invités à unifier nos vies : cela n'a rien à voir avec les "tentations" de l'abstraction!
G.A. est un peintre qui progresse : j'attends avec curiosité son travail de demain.
G.A. fonctionne comme la marée de l'Atlantique : il couvre et il découvre, non pas tour à tour, comme l'océan, mais en même temps.
Antoine de Vial

VENISE/PARIS, Centro San Léonardo /Venezia - Octobre
PARIS, Centre Culturel d'Égypte - Novembre

Peintre, graveur, illustrateur d'ouvrages littéraires, créateur de vitraux, Gilles Alfera a développé une œuvre empreinte d'une très forte spiritualité chrétienne, dans laquelle le recours au symbolisme de l'art sacré est à l'origine d'une créativité très fortement intuitive.
Après un bref détour vers les études mathématiques, Gilles Alfera suit l'enseignement de Claude Schurr à l'Académie Julian puis sillonne les pays européens où il réalise ses premières expositions, de participer en 1972 au salon d'Automne et de poursuivre par des expositions. Expositions collectives puis personnelles dans des sites religieux comme dans des musées et galeries; Gilles Alfera récemment exposé au centre culturel d'Égypte sur le thème < Peinture du symbole » ; Nouvelles rive gauche l'avait bien sûr signalée à ses lecteurs.
L'ART, UNE PORTE OUVERTE SUR LE SPIRITUEL : « Peindre est pour moi un art de vivre » , se plait à répéter Gilles Alfera, après un long cheminement de recherche intérieure et esthétique qui l'a conduit à considérer que l'art est une porte ouverte sur le spirituel. Cette porte lui a ouvert des sentiers qui l'ont conduit vers deux modes de représentations artistiques à priori différentes dans leur expression mais qui se rejoignent dans leur finalité par leur illustration de la sérénité, du silence, de la contemplation et du mystère du monde.
LA PEINTURE INTENTIONNELLE : La première de ces représentations est celle qui l'a attirée en premier et qui lui tient le plus à coeur, c'est la peinture symbolique ou comme il préfère la nommer la peinture "intentionnelle". Elle se situe dans la continuité historique de l'oeuvre d'art, notamment en ce qui le concerne l'art roman, et conduit à l'expression de l'Invisible par des formes symboliques et rituelles. Ces symboles apparaissent comme des thèmes récurrents dans son oeuvre (la croix, le coeur, la coupe et le calice, lé transept, la Nativité, l'autel...) traités selon une architecture abstraite et rigoureuse que vient tempérer le choix des couleurs et de la lumière.
La seconde tendance de son oeuvre se retrouve dans des dessins et surtout des tableaux aux formes géométriques et structurées avec de grands aplats hauts en couleurs douces évoquant des paysages. C'est une peinture tendre, pleine de fraîcheur, de vie et de sensualité. Cette nature avec ses paysages quotidiens invite à la contemplation à la vie intérieure, elle est porteuse d'une grande sérénité et d'un apaisement salutaire.
Au total une oeuvre d'un peintre loin de la mode et des tendances mercantiles et qui nous apporte une vision de l'art tel que celuici a transgressé les siècles.

D. Lagier
Nouvelle Rive Gauche N°333 decembre 2008
2008 crypte de La Madeleine - mars/avril - PARIS
préfacée par Antoine de Vial
2007 Marché de la Poésie - juin PARIS
2005 "Entre Ciel et Terre, la vision d'un peintre"
16-25 septembre - Salle Saint-Martin, Horbacher Str.55 - AIX LA CHAPELLE

2004
PAGE 7 Salon de Bibliophilie Contemporaine.(Paris) - Galerie FRANCIS BARLIER collective. (Paris)
" DU SPIRITUEL DANS L'ART " Centre Culturel de Viroflay(78).

Avec le peintre de l'Invisible

AMOUREUSE DE LA PRÉCISION, la parole du peintre est ponctuée de silences. Le temps de chercher le mot juste, l'image fidèle. Pourtant, la relative austérité, l'évident raffinement de Gilles Alfera ne dissimulent pas sa chaleur humaine. "Peindre est pour moi un art de vivre, insiste-t-il : se confier à ce que la vie donne, se convaincre qu'elle fait pour le mieux. Et peut-on la trouver belle sans la risquer ?" Après 40 ans de recherche esthétique, intellectuelle et intérieure, l'artiste sait de quoi il parle. Il sait aussi que l'art est une porte ouverte sur l'univers du spirituel, qu'il arpente en couleur par ses deux sentiers favoris: le symbole et la nature. "Avec ma vieille camionnette, raconte-t-il, je pars à l'aventure, en quête de paysages. Auxerrois, Lubéron, Corbières... je roule jusqu'à ce que se découvre la beauté, accrochée parfois à d'infimes détails: la couleur d'un sillon, le tracé d'une haie, la tension d'un arbre. Pour la saisir au plus vite sur la toile, je me recueille un moment face au motif. Mes gestes sont alors d'une grande intensité, et parfois, il me faut crier comme pour écarter ce qui pourrait "faire obstacle". Je sais l'esquisse terminée lorsqu'un merci monte à mes lèvres."
Mais c'est la peinture symbolique qui tient le plus au cœur d'Alfera. "Mon travail, explique-t-il, se place dans la continuité des millénaires d’œuvres d'art qui me précèdent et qui expriment l'Invisible par des formes symboliques et rituelles. C'est pourquoi je me sens si proche des artistes romans, dans les traces desquels je chemine." Une exploration où l'artiste sait se faire artisan. Où l'humilité, l'écoute et la louange sont inséparables de la quête du sens et de la beauté. Comme ses antiques prédécesseurs, Alfera n'aime pas trop se raconter ni commenter ce qui s'offre dans l'évidence du trait. II préfère laisser la parole à sa peinture, ou à ceux qu'elle touche. Tel le théologien orthodoxe Olivier Clément, qui y reconnaît "la démarche longtemps commune à tous les arts et à tous les métiers des civilisations "traditionnelles": celles du silence, de la lenteur, de la contemplation et du mystère dans la densité même des choses". Comment atteindre aujourd'hui une telle profondeur, une telle transparence? "Je rentre dans l'atelier dévêtu de mes soucis, témoigne le peintre, et c'est intérieurement le plus "nu" possible que je me rends disponible à l’œuvre. La "prière de l'artisan" est au mur et je m'applique à la lire lentement quand je me se sens trop distrait, trop loin du travail, poursuit-il. La Grâce aime habiter ce qui est bien fait. Alors le geste du peintre soutenu par les symboles traditionnels peut devenir une consécration." Parmi ces derniers, certains sont chez lui récurrents, tels la Croix, le Cœur ou la Coupe, à la fois Graal et Calice. La Nativité illumine, de même, nombre de ses tableaux. "Au centre de mes compositions, détaille-t-il, le "germe divin" ordonne tout l'espace. Rayon de lumière qui transperce tous les plans de l'existence, il est le point fondamental qui donne à tout sa verticalité. J'aime revenir sur cette Réalité que j'espère voir un jour: être soi même la crèche. Le lieu de La naissance."»

Eric Vinson
revue PRIER décembre 2003

2003 Marché de la Poésie " (Juin-Paris)
2002 Juin :"Nuit cent peintres" et "Marché de la Poésie" PARIS - PAGE Salon de Bibliophilie Contemporaine.(Novembre, Paris)
2001
Exposition d'Art Sacré, Salle Capitulaire de l'abbatiale St. Philibert.
Juillet-Août TOURNUS
Juin :«Nuit cent peintre» et «Marché de la Poésie» PARIS

2000
SALON D'AUTOMNE, PARIS
«Nuit cent peintre» et «Marché de la poésie» PARIS
PAGE Salon de Bibliophilie Contemporaine.
Galerie La Fleur d'Or - PARIS

Introduction de
Zygmunt Blazynsky

Etrange cette peinture ou l’on devine espace et liberté alors que sa composition semble un cloisonné de couleurs uniformes !
Et pourtant subsiste cette impression de liberté ...
Liberté, beauté, spiritualité sont autant de noms pour un même lieu. Ce lieu auquel l’artiste semble parvenu, comme en témoignent ces teintes qui toutes suggèrent une approche graduelle vers la paix et la sérénité.
Ces teintes pourraient accompagner une contemplation, car on voudrait dans ces couleurs s’apaiser, se reposer et trouver dans ces formes le dernier bastion où encore jeter l’ancre avant que de tout quitter pour l’intimité du désert intérieur.
Gilles Alfera est parvenu en un point de basculement : est-ce vers le silence au delà des origines où est-ce vers de nouvelles genèses que l’artiste nous invite ?
Il y a dans le silence des moments d’extrêmes tensions où le moindre bruit devient louange apaisante : ainsi on aimerait à cette peinture quelques soleils dessinés, quelques silhouettes arrêtées dans leurs mouvements, la trace d’une vie qui vit ; mais l’artiste aujourd’hui ne donne rien de cela, il va à ses lignes de crêtes flanquées d’abîmes...

1999
SAGA (Paris) - Centre Culturel de l'Aube, TROYES - BUCHMESSE, Foire du Livre de Francfort (Allemagne)

1998
AIX LA CHAPELLE, décembre
Salon de la petite édition - Quimper
Illustration du "Missel des Dimanches"

Retrouvant les exigences d'une Église soucieuse d'art, les promoteurs du MISSEL DES DIMANCHES visent haut : nul doute que la beauté puisse aussi introduire au mystère de la foi. Même dans un livre de poche, bon marché et éphémère ? Pourquoi pas.! Renonçant au prestige du sublime l’œuvre d'art peut aussi s'insérer plus prosaïquement dans notre vie la plus quotidienne. Et pour G. Alfera, le MISSEL DES DIMANCHES en l'occurrence c'était une occasion rêvée. "J'ai apprécié surtout le côté furtif du missel. II ne représente qu'un instant, sans valeur au sens marchand du terme. Puisque le jour de Dieu c'est à tout instant maintenant, le MISSEL DES DIMANCHES est un objet adéquat pour véhiculer quelque chose de l'ordre du sacré". Et G. Alfera de faire en sorte qu'au gré des illustrations, le lecteur s'ouvre à cette présence divine. Comment ? II s'en remet d'abord à son propre cheminement qui le force à un retour aux sources. Alors que l'invention artistique s'essouffle n'est-il pas temps de la revigorer en recourant à l'héritage. En essayant de comprendre intimement ce qui pendant des millénaires a pu animer des artistes dont l'activité ordonnée se voulait servante du sacré. Telle est la vocation affirmée de G. Alfera, contemporain d'hier et d'aujourd'hui. "Je suis un plasticien et je fais des formes qui sont celles de la tradition chrétienne". Quoi de plus révélateur à cet égard que la couverture du missel ? Pour être dans l'époque avec son aspect bien géométrique et ses aplats à la N. de Staël elle n'en évoque pas moins le passé par le thème et la façon de le dramatiser. Sous nos yeux, une crypte dont on voit qu'elle est la partie la plus centrale et la plus profonde de l'église. L’impression d'être au fond d'un puits ? Peut-être. Mais s'élevant vers le clocher, un grand trait de lumière vaut à la foi élan et allant. Fini l'espace comme un non lieu sans histoire. Éclairé par le symbole il révèle sa tension secrète : là se joue le sort de l'humanité et s'ouvre la perspective du salut. A condition que l'horizontalité des possibilités humaines rencontre la verticalité de la volonté divine. La Croix comme repère entre tous. De l'art pour l'art, G. Alfera n'en a cure. Commentant son travail il paraphrase ainsi l'injonction du Christ à Thomas : "Porte la main et entre dans mon côté". Quelle étrange coïncidence avec le projet d'un artiste qui donne à voir pour mieux ouvrir à la foi : "créer des formes bienfaisantes qui disposent le fidèle". Collant aux textes jusqu'à s'en emparer parfois, les illustrations du MISSEL DES DIMANCHES 99, une trentaine au total, sont ainsi à l’œuvre.

La Lettre du Missel des Dimanches. Le Cerf, 29 boulevard Latour Maubourg 75007


1997
MARCHÉ DE LA POÉSIE . auquel il participe depuis 10 ans
Galerie des Remparts d'Ainay, François GAUTHIER, LYON.
présentation de Jean Mathieu in revue "GOLIAS"

Gilles Alfera est de ces hommes qui savent se faire légers à la terre qui les porte, il est de ceux qui savent l'aimer, aller au delà des premières apparences, inviter à ce voyage qui nous entraîne au plus profond des êtres et des choses vers leur vie tranquille (nous disons nature morte mais la langue anglaise, elle, parle de vie tranquille).
Par cette seule force de l'attention aimante il donne aux paysages quotidiens, aux courbes des collines, aux hameaux endormis, cette dimension universelle qui nous invite à la contemplation, au chant intérieur. Dans ses toiles il n'y a pas de limites qui nous enfermeraient : elles sont portes ouvertes sur d'autres horizons, invitation au voyage, à la rencontre, au partage dans la paix et la sérénité. Curieusement, alors qu'aucune figure humaine ne parcourt ses oeuvres, elles sont étrangement habitées : cette terre qu'il nous présente est une terre dont l'homme n'est jamais absent. Elle est cultivée, ordonnée, elle porte sa trace , mais c'est une terre qui baigne dans la lumière d'un jour éternel, celle du huitième jour.
" Le peintre vit de trop près la révélation du monde par la lumière pour ne pas participer de tout son être à la naissance sans cesse renouvelée d'un univers" nous rappelle Gaston Bachelard. Gilles plus que d'autres est accordé à la méditation de ce philosophe du rêve et de la célébration, qui a su dire la poétique de l'eau, du feu, du regard qui recrée le monde par la couleur, du geste de la main qui le trace dans la matière.
Car Gilles Alfera est aussi graveur. Il est graveur et peintre. Et cette lutte avec la matière pour inscrire dans le cuivre les lignes de force d'un paysage, d'un bateau, d'un simple portail, d'une recherche symbolique, s'ouvre sur la douceur de la vie dans le don de la couleur. Une couleur qui ne cherche pas à s'imposer par son éclat mais par sa discrétion, une couleur qui naît dans la douceur des êtres et des choses comme une source apaisante. un chant a capella, une mélodie dans la paix du soir, une voix prenante à la première lueur de l'aube quand tout se dit dans le murmure et dans l'humilité.

Jean Mathieu

1996
Fondation HEWLETT-PACKARD France.

DU SENS D'UN SILENCE

1995
" La Petite Galerie " rue de Seine, Paris.
Poème de MARCEL RIST pour un tableau de Gilles Alfera

LA COULEUR ET LE TRAIT

La couleur déborde sur l’épaisseur du trait
bientôt le trait sur la couleur
ils alternent se mêlent ;
maintes fois, l’un sur l’autre
s’appuient, s’étreignent
dans l’austère désir de prière
de l’un pour tous de l’un pour l’un
creusante et laconique.
1994 D'UNE PEINTURE CHRÉTIENNE CONTEMPORAINE, Crypte de Saint Pierre du Gros Caillou, Paris. Edition de : " Supplique pour parvenir au bon usage de l'oeuvre "
(Une prière ouvrière préfacée par un moine)
1993 Galerie "La Collezionne", TOKYO.
1992
Salon du livre d'Artiste: "L'art à la page", Cagnes-sur -Mer.
Librairie-Galerie de Luc MONOD et Sylvain COMBESCOT présentation du :
Petit précis journalier de la Voie " (TAO TE KING)
Galerie de la Mairie du 7e. Paris

« Un livre d’artiste, pour moi, c’est d’abord à l’origine, l’amour d’un texte. Je suis peintre et le texte ici joue le rôle du paysage dans lequel on a deviné une beauté que l’on voudrait exprimer pour la rendre partagée...
Assez curieusement le souci des images, des illustrations viendra plus tard : la première tension, le premier appétit, s’éveille au désir d’offrir à ce texte un beau format, un bel étui, une heureuse typographie et quelques audaces de mise en page...comme on aime à préparer la chambre pour celle que l’on reçoit !
Je voudrais que le texte devienne image, que les lignes deviennent courbures aux flancs des collines, que l’idée qui surgit de la lecture soit autant de verticales arborescences...
Je voudrais que le regard s’attarde à une phrase comme on tente par-dessus la haie à deviner la prairie...peindre avec des mots, peindre avec des signes, peindre avec le blanc du papier et le soleil des marges ! Le livre dont je rêve - car tout cela n’est qu’imagination - tout comme « mon » tableau de peintre, un jour, le ferais-je ?
Toute la vie de l’artiste s’ordonne à l’accomplissement de cet unique coup de pinceau par lequel tout enfin est dit...
Pour l’heure, à mes livres d’artiste - ou de peintre?- j’offre des illustrations (comme ce mot est malsonnant), ce sont des eaux-fortes polychromes car j’aime la couleur. Elles sont de vraies images bien visibles, bien campées là, en bordure du texte, en bordure du sillon avais-je envie d’écrire.
Elles ne sont pas des dévoilements de la beauté des phrases mais un pagne, un voile posé ici, judicieusement pudique, pour reposer le regard et apaiser la fièvre de « voir » ce que proclament les mots... »

Gilles Alfera

In : « L’art à la page » Cagnes sur Mer 1992 pg.26.


1991
Galerie "Les Argonautes"-Lyon.
ART INTENTIONNEL DE GILLES ALFERA

« Dieu t’est-il si nécessaire, n’as-tu pas l’alcool, le tabac, les femmes ». Cette interrogation d’André Spire ne possède nul caractère de prosélytisme. Il interroge. Il se demande si, dans cet univers matérialiste, il existe encore une place pour regarder ailleurs, et, se demander si des alternatives autres ont de la chance de retenir les poètes et les artistes.
Gilles Alfera, dont certaines oeuvres sont « intentionnelles» ne cherche pas à faire de l’art religieux comme certains peuvent l’entendre. Il désire retrouver la foi des symboles, non pas de ceux cher à Jean Moréas et à son école. Gilles Alfera désirerait, en quelques images très simples, montrer qu’il existe sans doute une sagesse depuis longtemps oubliée. Attention ! l’artiste ne se pose pas en quelconque défenseur d’une doctrine. Il désire montrer le pouvoir d’un art dont l’existence serait reliée au coeur même du peintre. Pour atteindre ce but périlleux, Gilles Alfera utilise ses aplats dont les multiples contrastes possèdent les moyens de retrouver un espace autre dont on admire l’éloquence. Si dans ses propos, étrangers au Sacré, le peintre semble quelque peu paralysé ; dans ses toiles où il est question de « La Croix », de « La Nativité », de « la Coupe », de « L’Autel », etc, etc, il possède les moyens de traduire, avec une simplicité et une force extrêmes ce qu’il désire faire passer aux autres et montrer ce que doit être la peinture, si à la place de la virtuosité du pinceau et de l’euphorie de la couleur, on cherche, plus loin, des chemins autres qui sans aucun doute sont de véritables voies de l’Etre susceptible de se remettre en question et d’ aider les autres à percevoir des horizons différents. Ce qui nous plaît, dans les propos de Gilles Alfera c’est son désir de ne « prêcher », de mettre en avant des idées que tout le monde a le pouvoir de rejeter, mais c’est la volonté de demeurer peintre et de le prouver. En face d’une toile, par exemple comme « L’Autel », on se sent loin de toute imagerie religieuse comme devant la « croisée du Transept », et beaucoup d’autres réalisation de Gilles Alfera. C’est peut-être cette distance entre les images religieuses et les profondes pulsions de la création qui donnent à cette oeuvre rare toute sa puissance d’évocation. Sans doute Gilles Alfera est loin de la mode et du paraître.

Il importe de remercier Paul et François Gauthier dans leur galerie « Les argonautes », 40 rue des remparts d’Ainay, de nous avoir donné à voir des oeuvres qui toujours, dans cette sympathique enceinte d’art, peuvent être montré aux amateurs.

RENE DEROUDILLE

Lyon Matin, Mardi 24 Décembre 1991 n°3633

1990
Galerie "L'Arborescence" à Lyon avec l'Association du "Chène-Voyelle"
Edition de son 5e livre d'Artiste : " Le chant du bienheureux Seigneur " (Bhagavad Gitâ préfacée par un trappiste)
1989
Biennale du Livre d'Artiste à Uzerche
Edition des 12 poèmes de CANTIQUE préfacée par Gérard de Sorval.

ACCOMPAGNEMENT
Le poète est celui qui s'en va cueillir le silence avec des mots. Mais avec quels mots magiques attraper le Silence infini, Celui qu'il a été convenu de désigner sous le nom de code de "Dieu" ? Aucun sans doute, puisque c'est de Lui que germe la Parole, et tout balbutiement.

Pourtant, ne dit-on pas que l'alphabet - la semence des mots sert à la Parole pour exprimer le Silence et édifier l'univers ? Et que cette harmonie des mondes Le chante d'instant en instant? Alors il reste peut-être à étendre par terre un filet de soie - un filé de Soi - tissé de simples lettres, en espérant qu'un peu de la rosée du Ciel s'y déposera à l'aube, lorsque le c?ur recru, ayant déposé tous les mirages des constructions humaines, renaît à nouveau du Silence...

Dans la nudité de l'accueil se recueille la clarté miséricordieuse de la Vierge. Du tréfonds du c?ur jaillit le lait d'étoiles qui lave les âmes simples. La transparente lueur de l'acceptation donne pouvoir aux fleurs des signes et des mots d'éclore dans la Vérité du cri d'Amour qui déchire le voile du Silence.

Alfera grave les signes dans les lettres et il a raison : les lettres sont les tuteurs primordiaux où s'accroche la lumière créatrice du Verbe. Elles forment le chandelier, mesuré et nombré selon d'antiques règles, où descendent les langues de feu de l'illumination.

G É R A R D DE S 0 R V A L
1988
Centre National des Lettres
présentation du livre "L'Arrière-Garde" texte de Vincent La SOUDIERE avec 4 gravures.
Salon du livre à Lyon, section "Bibliophilie"
1986
Salon "Réalités Nouvelles", Paris.
Edition d' "ANNA", 4 gravures et poèmes de l'auteur (In
1/2 Raisin , pliage accordéon)
1985 Galerie de la Maison Mansart. Paris

1982
Galerie "Le Lucernaire", Paris.

Pour ceux qui ont connu ma peinture d’hier cette exposition pourra surprendre car la trame et la perspective symbolique ont fait place à la texture des paysages.
Une étape sur le chemin, un moment de paix retrouvée ou...trouvée, un moment de silence
le silence des quelques pas d’une promenade, une attente aussi.
Suis-je à l’estuaire ? Peut-être... La source est lointaine encore.
Ces paysages, je les ai longtemps cherchés et longtemps désirés, je les ai guettés attendus, épiés, mais rien ne venait...Alors j’ai repris les mêmes chemins ceux des Causses, de l’Ardèche ou du Vexin en cessant de les chercher , de les vouloir
je me suis présenté à eux et ils m’ont vu.
Il y a dans la nature, dans ma nature, un oeil qui parfois s’ouvre et dévoile un instant la beauté. Cette clef du paysage est accrochée à d’infimes détails la couleur d’un sillon, le tracé d’une haie, un arbre tendu ; parfois ce n’est ni ceci ni cela mais quelque chose dont a jailli le regard.
Il serait beau, qu’un jour mes toiles puissent évoquer un peu ce regard.
Ma peinture a changé ?
Un petit peu, pas plus....

Avertissement de Gilles Alfera à l’exposition du Lucernaire; PARIS 1982
1981
CANTIQUE
12 gravures et poèmes (In
1/2 Jésus) pour des fêtes Juives, Chrétiennes et Musulmanes.
A l'occasion de l'année Saint Benoît et de l'année du Patrimoine, il réalise pour le CENTRE EUROPEEN D'ART SACRE une exposition sur le thème du cloître.
1980
Salon d'Automne-Section"Livre"- Présentation de son premier livre d'Artiste: GRADUEL (10 gravures et poèmes , In Raisin)

1979
Organise dans l'église Saint Merry de Paris le colloque :
"Langage symbolique et approche du Sacré"
Publication de "FORMES CELESTES ET IMAGES DE CE MONDE"
audiovisuel où Gilles Alfera montre la proximité de son travail avec l'esprit de l'Art Roman.
Présentation des oeuvres peints par Olivier Clément

FORMES CELESTES ET IMAGES DE CE MONDE
1978 Salon "Réalités Nouvelles", Paris.
1977 Salon "Grands et Jeunes", Paris. Festival internationnal de Passau (Allemagne)-Invité pour présenter la section Francaise de peinture
1975 Galerie "Sangri-La" Paris. Préface de Max POL-FOUCHET

1972
Les éditions Bénédictines de l'Abbaye de la Pierre-qui-Vire consacrent un numéro de la revue ZODIAQUE à sa peinture:
"D'une peinture moderne symbolique"
Salon d'Automne. Paris

INTRODUCTION DU PERE ANGELICO SURCHAMP

L’HOMME a besoin, non seulement d'une nourriture spirituelle, mais de mystère, de rites, d'expressions symboliques où le geste dépasse l'expression affective ou sensible, l'efficacité pratique ou la pure esthétique.
L'homme, pour tout dire, a besoin, un impérieux besoin, de transcendance. Et seul un symbolisme véritable peut donner à suggérer, à deviner, à entrevoir des vérités, des réalités transcendantes.
Il nous semble, à ce titre, que la recherche d'Alfera est particulièrement significative et intéressante.
D'abord, parce qu'elle s'écarte résolument des pseudo-symbolismes ou arts symboliques qui ont fleuri depuis un siècle. Le symbolisme, ici cherché, n'a rien à voir avec l'allégorie poético-littéraire, picturalement transposée, qui a été de mode si souvent depuis cent ans.
Il n'est pas non plus et ne veut pas être une manière d'algèbre où l'on juxtapose des signes et où l'on retrouve nécessairement la pauvreté, l'exiguïté, la sécheresse et, pour tout dire, les barrières d'une écriture, sans les avantages inestimables, indiscutables, de cette dernière.
Cet art veut être plastique - c'est à dire rester fidèle à son essence. Il veut participer étroitement à la recherche de son temps, mais dans ces formes, ces moyens, ce langage actuel, il souhaite inscrire une dimension symbolique en accord avec celle des âges les plus lointains, qui nous sont, par tant d'aspects, si proches.
Un tel propos nous a semblé de nature à intéresser nos lecteurs et c'est pourquoi nous avons jugé bon de consacrer un cahier de la revue à cette démarche.

N°93 DE LA REVUE ZODIAQUE juillet 1972
Atelier du Cœur-Meurtry , Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire.

1971 Club des Poètes". Préface de Jean-Pierre ROSNAY . Paris