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Graduel
Textes et gravures de Gilles Alfera

LABYRINTHE POUR JOSAPHAT.

Bras morts de nébuleuses, enveloppes incertaines,
mains tendues pour quelques soeurs lointaines
pâleurs maladives de soleil vagabond...

Mouvement indéfini de sphères entrelacées
ou mènes-tu cette giration lente que tout éparpille?

Tu fus mon univers mêlé de discours confus,
cortège d'étoiles, saltimbanques égares
toutes me regardez avec vos beaux yeux tristes
car vous trouvez en moi la trace de vos courses.

Etoiles,

Vous avez sillonne mon coeur de démarches insensées enfant, j'ai souffert vos caprices
puis vous ai reconduites,
semées autour de moi, je vous ai ramenées
par un long cheminement à notre commune source
où la porte passée
tout enfin s'ordonne dans le souffle divin.



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L'ARCHE.

Souviens-toi des aurores boréales du paradis perdu
une croix embrasait le ciel de Thulé
et le soleil reposait dans l'aube de cristal

De ce rivage tu naquis un jour
nous porter le souvenir glacé de la félicité
car la mémoire du pôle est tissée dans ta coupe.

Arche fécondée par les sept rois d'Edom
lieu de toute réalité dans l'océan des formes,
tu es la source même de l'onde qui te porte.

Aujourd'hui, tu viens de l'Orient,
la nuit te chasse et gagne.
Soixante-quatre mille et huit cents années
s'épuisent et basculent.

Le signe de l'Alliance est apparu à la proue
va, dire la promesse à notre humanité :
la vierge est parturiente de l'an quarante-huit
qui verra le carré se mouvoir dans le cercle.